Velo Spirit » Oman, la traversée du désert de Wahiba en fat bike
Oman, la traversée du désert de Wahiba en fat bike
En 2018, avec une bande d’aventuriers prêts à se lancer, nous partons pour un voyage de reconnaissance au Sultanat d’Oman. Notre objectif : traverser le désert du Wahiba du nord au sud en fat bike, des palmeraies à la Mer d’Arabie. L’inconnu réside principalement dans la capacité à rouler dans un sable dont la texture peut considérablement varier d’un désert à l’autre…
Photos : Pascal Gaudin Textes : Géraldine Benestar & Pascal Gaudin
Cet article a été écrit grâce au soutien de VELORIZONS
Pour afficher le contenu, veuillez passer votre smartphone au format paysage.
Le désert de dunes du Wahiba situé au nord-est d'Oman se caractérise par ses longs cordons effilés. Ces derniers auraient été formés par le vent des moussons il y a quelques millions d'années.
Ce désert porte le nom d'une tribu de bédouins nommée "al wahiba". Habitant principalement dans les oasis situées au nord du Wahiba, ces derniers vivent principalement du commerce des dattes.
Les premiers tours de roues s'effectuent dans de larges vallées aux doux reliefs. Une configuration idéale pour se familiariser avec le pédalage "très enroulé" et "en cadence", propre au sable. Soulagement immédiat : nos vaisseaux du désert portent bien !
En confiance, nous allons progressivement titiller les premières dunettes, et bonne nouvelle, elles se laissent aisément apprivoiser ! Dans l'horizon infini du désert, un vif sentiment de liberté nous gagne... Quel autre relief permet de choisir son itinéraire et ses trajectoires à ce point ?
Rouler sur le fil d'une dune ne relève pas du fantasme ! C'est un jeu d'équilibriste mais aussi de stratège, chaque dune ayant toujours une face dure et une face souple : côté mou sous le vent et côté dur sur le vent. Le fat biker doit apprendre à "lire" le terrain comme le font les hommes du désert...
Après une première demi-journée à osciller entre les ondulations, nous atteignons un camp fixe blotti dans le creux d'un cirque de dunes. Nous nous éloignons tout en douceur de la civilisation...
Rassurés sur notre motricité dans le sable, nous pouvons nous lancer à l'assaut des longs cordons de dunes typiques du désert du Wahiba. Deux motivations à cela : s'élever pour avoir des panoramas depuis des points hauts, mais aussi franchir ces dorsales pour garder le cap sud-est qui nous mènera sur les rives de la Mer d'Arabie.
En lévitation, nous dominons les vallées et les cordons de dunes parallèles...
Rencontres avec les premiers autochtones... Le dromadaire est l'archétype de l'adaptation animale au milieu : il se déplace aisément dans le sable grâce à ses larges coussinets, est capable de ne pas boire et manger pendant des jours et des jours, se nourrit de fourrages pauvres, résiste à des températures très élevées ou très basses...
Au milieu de nulle part, un berger veille sans doute sur ses bêtes...
A chacun sa trace... Le désert offre la liberté de rouler tranquillement en serpentant entre les dunes ou d'aller jouer sur les crêtes.
La température joue énormément sur la pression des pneus. Au petit matin, le froid nocturne a fait descendre la pression et nous oblige à regonfler, puis au fil des heures, le pneu chauffe au point d'être sur-gonflé, ce qui n'est pas souhaitable pour garder une motricité dans le sable. Le désert nous enseigne ses subtilités...
Ce chauffeur de 4X4 omanais nous a repéré de loin ! Il nous a rejoint et mourrait d'envie demande d'essayer nos drôles de vélos...
La caravane passe...
Une belle illustration du côté "sur le vent" d'une dune avec sa surface dure et roulante.
Les bivouacs font partie de la magie du désert. Des nuits à la belle étoile inoubliables avec un toit d'étoiles étincelantes comme on en voit nulle part ailleurs...
Notre cuisinier Mohammed nous prépare le thé. Avec les braises, il fera cuire une galette de pain dans le sable brûlant.
Un univers de grands espaces propice à la divagation de l'esprit...
Quand le soleil est au zénith, l'heure est à la sieste dans l'attente de températures plus supportables.
La côte approche. Les habitants d'un village proches viennent à notre rencontre et enfourchent nos fat bikes pour tester ces énigmatiques vélos du désert.
La Mer d'Arabie est en vue après cinq jours de traversée du désert de Wahiba. Objectif atteint !
Nous savourons l'instant en longeant des plages de sable interminables..
La pêche intensive est pratiquée sur cette côte avec une belle ombre au tableau : les conditions de travail des Indiens, Bengalis et Pakistanais chargés de mettre le poisson dans les camions frigorifiques. Le quasi esclavagisme des temps modernes...
Nous retrouvons notre 4x4 assistance en bord de mer pour...
... un festin de poissons grillés bien apprécié.
Après manger, libre à nous de rouler sur la plage ou de... repartir dans les dunes pour un au-revoir au désert sous les belles lumières de fin de journée.
Nous dédions cet article à Yann, l’artisan-créateur des fatbikes Salamandre, qui a tristement quitté ce monde en mars 2021. Nous sommes heureux que l'une de ses belles créations, ici présente, ait vécu cette aventure à travers les dunes de l'un des grands déserts du monde...
Pour conclure, laissons la parole à Joël, un ami de Yann :
" Wilfred Thesiger nous rappelle à la jouissance de l'essentiel dans la traversée du Rub al-Khali. Quand Pascal de Vélorizons me propose un voyage de reconnaissance en Fat bike à Oman je ne peux qu'appeler Yann et lui dire : une de tes Salamandre va cheminer le désert. Il est ravi et enthousiaste comme d'habitude; il aime l'idée d'un voyage sans frontières. Yann est comme les étoiles la nuit dans le désert. Il brille et c'était un peu mon étoile, celle qui nous donne envie d'explorer plus loin, de rêver, d'aimer... Yann tu savais jouir de l'essentiel. "
/